Comme dans la « vraie vie », on retrouve en road trip différentes personnalités et différentes manières de vivre… en encore plus exacerbées ! Et oui, vivre 24/24 ensemble, tout partager, ne plus avoir d’intimité, être les uns sur les autres dans un espace confiné, ça fait ressortir nos petites manies et accentue nos défauts. Surement parce qu’on quitte notre zone de confort habituelle, du coup on est pas forcément très à l’aise dans ce nouveau mode de vie. En tout cas, il est sûr que premièrement le road trip n’est pas fait pour tout le monde, et deuxièmement il est important de bien se connaître soi-même et d’apprendre à bien cerner les « comportements de voyage » afin de passer le meilleur moment possible avec vos compagnons… et éviter de perdre des amis !
Issus de mon expérience et des anecdotes que l’on m’a racontées, j’ai dégagé quelques petits profils de road trippeurs à discerner pour évaluer votre compatibilité en voyage :
- Le gros dormeur : si avoir un ami qui dort beaucoup plus que vous à la maison n’est pas forcément gênant (et encore, ça l’est s’il squatte le canap et que ça vous empêche de faire votre vie), en revanche, si vous dormez dans la même voiture et que vous devez l’attendre 3h chaque matin avant de décoller parce que vous, vous vous réveillez aux aurores, ça va vite être problématique !
La solution : tout le monde connaît à peu près son besoin en sommeil, et les gens qui ont besoin de beaucoup dormir le savent (perso j’ai besoin de 7h, pour moi impossible de faire des grasses mat jusqu’à midi, je fais partie des petits dormeurs). Abordez le sujet avant de partir, et s’il y a des différences, voyez si tout le monde est prêt à faire des compromis.
Mon expérience perso : quand je voyageais avec Marine (Australie), elle avait besoin de 2h de sommeil de plus que moi. Pour couper la poire en 2, je restais couchée 1h de plus, en m’occupant avec mon smartphone par exemple, puis je la réveillais avec le café et les tartines grillées ! En échange elle s’occupait de débarrasser et de faire la vaisselle. Bref, c’était une superbe équipe qui fonctionnait parfaitement, malgré nos différences.
Autre solution, aller se coucher plus tôt ou mettre son réveil pour se synchroniser, à vous de voir ce qui vous convient, mais le sommeil est quelque chose d’important pour garder une bonne humeur ambiante.
- L’hyperactif : c’est celui qui a besoin que ça bouge tout le temps. Celui qui, à peine votre dernière cuillerée avalée, aura débarrassé la table et sera au volant de la voiture, prêt à repartir pour l’étape suivante.
Les + : avec lui vous ne risquez pas de vous ennuyer, il sera souvent force de proposition, et il sera toujours partant pour toutes sortes d’activités. Il n’aura pas peur de faire une rando de 10km, ni de monter à cheval pour la première fois, ou d’aller faire de la plongée sous marine, il veut tout tester !
Les – : même si ça ressemble au compagnon de voyage idéal, il peut être usant, autant moralement que physiquement, à toujours vouloir être en action, et faire culpabiliser les gens qui aiment PRENDRE leur temps en leur faisant croire qu’ils PERDENT leur temps. Bref, ça peut être stressant de voyager avec un hyperactif.
Mon expérience perso : moi je suis plutôt à la cool, et j’aime prendre mon temps, tout en sachant que je veux visiter un maximum d’endroits, donc j’évite quand même de trop trainer, mais il ne faut pas trop me bousculer sinon je suis ronchon ! Pourtant avec Claire (Tasmanie) -aussi appelée la pile Duracel- ça s’est très bien passé. J’étais ravie de trouver quelqu’un qui était aussi motivée pour faire des randos (chez les filles ce n’est pas toujours évident de trouver des sportives), et quand j’avais envie de me poser et de ne rien faire, et qu’elle avait des fourmis dans les jambes, elle allait faire son footing ou visiter les environs. Et moi de mon côté, ça m’incitait à vouloir en faire encore plus. Donc bon combo au final.
- Le végétarien : alors là on touche plus au mode de vie qu’à la personnalité, même si les 2 sont un peu liés, et il va falloir une grande dose de tolérance des 2 côtés. Je veux dire par là que le végétarien doit accepter qu’on mange de la viande à côté de lui, et se retenir de faire la morale et le carnivore doit accepter de ne pas le faire participer aux dépenses de viande, et ne pas le juger sur son choix de vie.
Mon expérience perso : j’ai déjà voyagé avec une fille qui avait un régime alimentaire très particulier : elle ne mangeait presque rien à part des noix et des crackers ou des pâtes, et la solution a été que chacun faisait ses propres courses, et sa popote l’un après l’autre, et ça n’a pas du tout gêné au bon déroulement du voyage. L’avantage c’est que nous étions 3, et que je pouvais quand même cuisiner et partager des repas normaux avec l’autre personne qui aimait bien manger aussi ! Mais sinon je pense que je serais malheureuse si je devais voyager en tête à tête avec un végétarien, sur du long terme en tout cas.
- L’égocentrique : celui là peut regrouper plusieurs autres attributs, il peut être gros dormeur, végétarien… à la différence qu’il ne va pas faire de compromis. Il sera comme ça et pas autrement, et si vous ne faites pas comme lui, il vous le reprochera ! Exagéré vous pensez ? Demandez à certains de mes amis qui ont vécu un calvaire à cause de gens comme ça, complètement incapables de vivre en groupe… Si vous arrivez à le détecter avant de partir : FUYEZ !!!
Témoignage de Vanessa : « Un exemple qui me vient à l’esprit sans réfléchir est qu’un de mes compagnons de van n’avait pas du tout le même rythme de vie que nous. Il se couchait très tôt et se levait très tard. Et, alors qu’il se levait 2h après nous, il piquait des colères parce qu’on ne l’attendait pas pour petit-déjeuner. On ne faisait pas cela par manque de respect mais simplement car, de notre côté, le petit-déjeuner se prend au réveil et n’est pas un moment aussi convivial que peuvent l’être le déjeuner ou le dîner…surtout quand on dort dans un van sur un parking ou au milieu de la forêt ! Question d’éducation j’imagine. Et, cela nous ralentissait par ailleurs dans notre programme de perdre la matinée à attendre qu’il se réveille et se prépare. Comme quoi, le rythme de chacun est également un élément à prendre en compte lorsque l’on cherche un partenaire de voyage. »
Témoignage de Laurent : « Vous allez peut être vous marrer, mais mes compagnons de voyage et moi sur la côte est, on a vécu un calvaire en débutant un road trip avec…des végétariennes casse-burettes et hystériques ! 2 consécutivement ! Difficulté de faire une money box, elles ne voulaient pas VOIR de la viande donc repas en commun difficile, râlaient qu’on fasse des barbeuks…enfin vous voyez le genre…donc je rajouterai quand même le régime alimentaire. Mine de rien, ça à son importance, quand tout le monde partage tout y compris la bouffe dans un groupe et qu’une personne n’est pas dans cet état d’esprit, des tensions et un sentiment d’exclusion peuvent naître et gâcher une partie du road trip. »
- Les « comme tu veux » ou les gens qui ne savent pas prendre de décision : tout le monde n’a pas la capacité d’être un meneur, et heureusement car dans un groupe s’il y a plusieurs leaders, ça peut être conflictuel. Mais si personne n’est capable de prendre de décision, on peut vite tourner en rond, et ne pas avancer. Si vous êtes l’initiateur du voyage, il faut vous attendre à ce que les autres attendent de vous que vous soyez force de proposition. Ce n’est pas grave, car au contraire ils seront plutôt d’accord avec ce que vous allez proposer, mais cela peut être fatigant d’être constamment celui qui porte le groupe. Pour éviter cela je conseille de faire participer tout le monde en les incluant dans vos choix d’itinéraires et de choses à visiter, en leur demandant leur avis et ce qu’ils aimeraient faire.
- Le radin : tout le monde connaît le budget serré en voyage, mais celui qui va compter chaque centime et ne va pas vouloir participer à la moindre activité payante peut-être un véritable fléau en voyage. Alors si vous avez des amis déjà réputés comme étant des pinces, soyez conscients qu’en voyage, ça sera très certainement pareil !
Mais rassurez-vous, il existe aussi des partenaires de voyage idéaux : ceux qui sont ouverts d’esprit et conciliants. Avec eux vous pourrez partir au bout du monde sans jamais vous prendre le bec ! J’ai eu de la chance car la plupart de mes compagnons de voyage étaient comme ça, et c’est surement pour ça que j’aime autant les road trips, mais à entendre les témoignages d’autres voyageurs, ça n’est pas toujours le cas, alors soyez vigilants !
Le rythme de vie, le régime alimentaire et le budget disponible sont des points essentiels à prendre en compte avant de partir en road trip. Mais surtout le plus important c’est la capacité à faire des COM-PRO-MIS !! Mais il ne faut pas avoir à en faire trop souvent sinon des sentiments de frustration peuvent naître, ce qui est pire parce que ça finit toujours par voler en éclat…
J’espère que cet article ne vous a pas fait peur, et ne vous a pas dissuadé de partir avec vos amis, car quand cela se passe bien, ça renforce les liens d’amitié et laisse un souvenir fantastique pour la vie !
Et vous, des anecdotes sur des compagnons de voyage pas toujours très catholiques ?
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