Allez, c’est parti pour le deuxième épisode de la saga sur l’outback australien…
Que vous partiez d’Adelaïde en remontant vers Darwin (ou l’inverse), ou que vous fassiez Cairns–Alice Springs–Darwin comme nous (ou l’inverse), voici ce que vous verrez pendant votre road trip dans l’outback :
6. De la terre rouge, des champs de termitières, des moulins à vent, des dromadaires, de l’essence très chère… Bienvenue dans le Red Center !
Vous verrez aussi que toutes les personnes que vous croiserez sur la route vous diront bonjour en levant l’index de leur volant, que celles que vous croiserez en balade vous diront « G’day » ou « Howyadoin » (comprenez « good day » et « how are you doing » : « bonjour, comment ça va ? ») et que vous verrez tellement de gens porter des chapeaux de cow boy trop stylés, que vous aurez vous aussi envie d’avoir la classe…
7. Des lieux mystiques
Mystiques pourquoi ? Parce qu’imprégnés par l’Histoire aborigène de la région. A la fois belle de par sa culture complètement en accord avec la nature, mais aussi tragique de par ce qui est arrivé à ce peuple après l’arrivée des colons britanniques.
Le Territoire du Nord, est clairement l’endroit où vous apprendrez le plus sur la culture aborigène (le serpent arc en ciel, le temps du rêve, leur rapport à la nature et aux lieux sacrés, le didgeridoo, la danse etc.) et aurez le plus de chance de croiser et d’échanger avec eux.
Nous n’avions prévu qu’une rapide halte aux Devils Marbels. Mais en arrivant sur place, notre voisin de parking nous a informé que le soir-même un ranger viendrait animer un feu de camps pour parler du site et de la culture aborigène liée à ce lieu. Il ne nous aura pas fallu longtemps pour être convaincues de rester pour la nuit, quand, en plus, on a appris que les billes de roche orangées prenaient des couleurs rouges flamboyantes au coucher et au lever du soleil…
Par contre je vous avoue que quelques semaines à peine après mon arrivée en Australie, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre tout ce que le ranger a raconté, malgré un bon niveau d’anglais ! Il m’aura fallu un peu de temps pour m’habituer à l’accent « ozzie », mais avec un peu de pratique j’ai fini par maîtriser le langage du fermier de l’outback… et même celui du type bourré (ou presque) ! C’est à ce moment là que vous vous rendez compte que vous avez progressé en anglais…
Variation des couleurs de la roche en fonction des heures de la journée :
Et c’est aussi ici que nous avons vu notre premier dingo :
8. Faire une erreur de parcours de 200 km sur un chemin de terre
Voici donc la route sur laquelle nous nous sommes embarquées :
Et notre coeur a failli s’arrêter quand, au bout de 3h de conduite à 30 km/h :
Heureusement, la porte n’était là que pour garder le bétail, elle n’était donc pas fermée à clefs… Ouf !!!
On a ensuite repris la route jusqu’à la ferme de Bobby, qui nous a sorti de la panade…
Pneu qu’il a réparé avec ce truc, après avoir percé un gros trou à la perceuse ! Et le pire c’est que ça a tenu jusqu’à ce qu’on change les pneus… plusieurs milliers de km plus loin ! Vive les fermiers du bush !
Nous étions fin prêtes à repartir pour quelques heures supplémentaires de supplice… Parce qu’il faut savoir qu’à l’époque nous ne savions pas encore comment il fallait rouler sur de la dirt road (route de terre, souvent formée de vaguelettes). On avait peur qu’en roulant à plus de 30km/h on casserait le van… Alors que c’est tout le contraire, il faut rouler à la vitesse à laquelle ont été formées les ondulations pour limiter les vibrations, et c’est souvent entre 60 et 80 km/h !! On aurait donc théoriquement dû mettre moins de 3h à effectuer notre petit contournement… au lieu de 6 !
Petite consolation, avec quand même de superbes paysages qui nous en ont mis plein les yeux… (Enfin, qui M’en ont mis plein les yeux, puisque pour la petite histoire, ma co-pilote dormait comme un loir alors que ça tremblait de partout, et c’est donc moi qui ai pris les photos… en conduisant !)
Au moins on peut se targuer d’avoir pris une route que très peu d’autres backpackers auront pris. On en tire donc une certaine fierté 🙂
La route qu’on a prise – VS – la route qu’on aurait dû prendre :
Sur cette route se trouve la superbe Trephina Gorge que je recommande chaudement… Par contre pas besoin de passer par le chemin de terre, on peut aussi la rejoindre en bifurquant après Alice Springs, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessus, en plus cette section est aménagée, on y roule donc très facilement!
9. Mais au fait, si on est venues jusque là, c’était bien pour voir un fameux caillou, non ?!
Ayers Rock / Mount Olga
Alors l’Ayers Rock (Uluru en aborigène), c’est l’un des endroits les plus touristiques d’Australie avec la Great Ocean Road et la Grande Barrière de Corail. Vous allez donc payer votre entrée 50$ (pass 3 jours) pour faire comme tout le monde et aller voir le lever et le coucher du soleil sur le caillou rouge et vous prendre en photo devant… Est-ce que ça vaut le coup ? Sans aucun doute ! C’est pourtant très rare que je dise ça car je suis toujours déçue par les lieux touristiques, mais le site reste tout de même magique, les balades sont superbes (notamment dans les Kata Tjuta), et surtout, on y apprend encore beaucoup sur la culture aborigène.
Premier sable rouge (exceptionnellement recouvert de beaucoup de végétation car ils avaient eu une saison des pluies particulièrement abondante cette année là) :
Les Kata Tjuta (ou Mounts Olga), vues d’Uluru (qu’on voit sur la droite de la photo) – et de plus près ensuite :
Nous avons notamment été particulièrement touchées par « Mala Walk » , une promenade commentée par un ranger aborigène et son traducteur australien. Ensemble, ils nous ont expliqué de nombreuses traditions aborigènes passionnantes liées à cet endroit. Ils nous ont aussi expliqué en quoi ce lieu était sacré, et pourquoi ils nous demandaient de ne pas monter sur le rocher (vous apprenez notamment que les déjections humaines des touristes sur le caillou, en ruisselant avec les eaux de pluie, ont contaminé les quelques maigres réserves d’eau dans lesquelles venaient s’abreuver les animaux, qui ont fini par partir et ne plus jamais revenir !).
Le ranger aborigène nous a expliqué que sa démarche avait pour but d’expliquer à la fois à son peuple, au peuple australien et aux touristes, qu’on pouvait tous cohabiter en harmonie, si on apprenaient à mieux se connaître, et à se comprendre.
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Et il a terminé sa visite par une phrase qui est restée gravée dans ma mémoire, que je trouve magnifique, et tellement vraie :
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« Ma peau est noire, la tienne est blanche, mais le sang qui coule dans nos veines est du même rouge. »
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Et pour finir, notre fameux coucher de soleil sur l’Ayers Rock :
Et ne vous inquiétez pas si vous tombez un jour nuageux et que vous n’avez pas la chance de voir l’Ayers Rock changer de couleur, retournez-vous, et admirez un autre spectacle…
10. Avoir un coup de coeur de plus pour l’atmosphère qui se dégage de Kings Canyon et de sa balade
11. Rencontrer de véritables cowboys de la cattle station (l’équivalent américain du ranch)
Je terminerais ce billet sur le Red Center par une anecdote qui nous aura beaucoup marquée avec ma travel mate…
Il s’avère qu’ils étaient partis acheter des cigarettes à Alice Springs… qui se trouvait à 200 km de leur ranch… l’endroit était tellement isolé que c’était la ville la plus proche pour se ravitailler et en profiter pour voir un peu de civilisation. Ils s’étaient arrêtés sur cette aire pour faire une pause avant de reprendre la route ! Comme ils ont vu de la lumière dans le van ils sont venu tailler le bout de gras avec nous. C’est complètement normal en Australie, mais avec notre approche « occidentale », ça peut paraître un peu effrayant. Mais nous n’avons pas regretté une seconde, ces 2 jeunes hommes étaient juste contents de parler avec des voyageuses, ils nous on a appris plein de choses sur leurs conditions de travail, et leur façon de vivre. Au bout d’un moment ils nous ont souhaité une bonne nuit et sont repartis comme ils étaient venus. On était presque déçues de ne pas avoir pris leurs coordonnées pour garder le contact. Une très belle rencontre de voyage qui restera dans nos mémoires…
Et pour ceux qui lisent l’anglais et qui voudraient en savoir un peu plus sur la vie à la cattle station, voici un lien intéressant : Outback Stations – Australian Cattle Stations
– Fin de la deuxième partie –
Itinéraire d’environ 3000 km (avec le détour !) effectué en 11 jours. C’est la portion la plus marquante et typique du séjour, ne la bâclez pas. Prévoyez 3-4 jours rien que pour Uluru et Kings Canyon. Prévoyez aussi au moins une journée à Alice Springs.
- Lire la première partie : Pourquoi l’outback est ce que j’ai préféré en Australie ? (Première partie : le Queensland)
- Lire la troisième partie : Pourquoi l’outback est ce que j’ai préféré en Australie ? (Troisième partie : le Top End)
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je découvre votre blog car je cherchais le nom de la pompe à eau. Quel beau voyage, merci pour ce partage